[R-apport] séjour Erasmus

Multiples, diversifiés, présents, sous-jacents,... Difficile, donc, de les retranscrire... vous en lirez un simple aperçu... [certains de l'ordre de l'inframince donc difficile à clarifier].

• Adaptation et ré-activité : 5 mois c'est court, très court. Il faut être actif et réactif rapidement sachant qu'il y a (eu) [en tout cas pour moi] un temps d'adaptation. Et cette adaptation concerne pas seulement l'individu.Ce que je veux dire par là, c'est que l'on ne travaille pas de la même manière dans le sud de la France et dans le nord ouest de l'Allemagne, ou bien si on y habite et si c'est un laps de temps déterminé (Ex: dessins d'usines, il fesait trop froid pour dessiner devant le modèle). Cette adaptation, cette réactivité, cette autre manière de travailler, crée des ouvertures, des découvertes/dé-couvertes [peu importe ce que l'on en fait après], une autre manière de concevoir et d'envisager les choses.
• Faire des choix : quand peu d'avis critiques se présentent, il faut essayer soit même d'être critique, et faire des choix, [qui peuvent être faux]. Mais c'est aussi préciser et peut être affirmer.  .
• Utiliser ce qui nous entoure (contexte, lieu, temps d'un voyage...), ce dans lequel on baigne. A quoi ça sert de partir à l'étranger si c'est pour faire un ersatz (plus ou moins modifié) de ce que l'on faisait dans notre lieu commun/d'origine? il y avait pour moi une volonté de jouer avec les éléments, les aspérités de ce lieu/cette ville/ce pays. Mais c'était  aussi jouer  de ma présence là-bas, du "hic et nunc" (Walter Benjamin), de ce ici et maintenant qui introduit le regardeur d'une œuvre/chose, un des acteurs.  (carnet de rencontres, installations en valises, vidéo vélo voyage...).
• L'écriture : Le fait ne pas avoir de moyen de communication orale a débloqué l'écriture. Avec le temps d'adaptation, la nouveauté (de tout) j'avais besoin d'écrire/de parler par écrit de ma perception de cette nouvelle expérience, cette nouvelle ville et le monde sans langage...
  

En étant étudiante à la Kunstakademie, cela m'a permis de comprendre et de découvrir un autre système de fonctionnement des écoles d'arts en Europe. En voici les points essentiels [du moins ce que je peux vous en dire] :

• Énormes moyens financiers et techniques : on peut déjà le remarquer avec l'étendue de l'école, la diversité des ateliers techniques, la disponibilité aux étudiants de certains services (ex : possibilité de réserver une voiture pour le transport de matériaux, possibilité d'avoir des aides financières pour des expositions...)
• Grande liberté, confiance et autonomie accordées aux étudiants. Par exemple, nous avions tous un pass nous permettant de venir travailler librement dans notre classe, aussi bien dans la journée, que le soir, la nuit ou le week-end. Nous avions un seul professeur référent, donc peu de contact, peu de possibilités de parler de notre travail, mais, chaque fonctionnement à ses avantages et ses inconvénients, cela nous permettait de développer une autonomie critique, une autonomie, tout simplement.
• Le système de notation des étudiants : [je crois]  il n'y a pas de réelles notations, simplement une attestation de validité du semestre (qui accorde ensuite les crédits). Par contre, pour les étudiants en 3,4 et 5ème année, un examen à lieu et se transforme en exposition pour la semaine.
• Un regard sur la marchandisation/commerce de l'art très différent. Un thème revenait souvent : le prix des œuvres. Et puis, il y avait aussi le fait que lors de ce fameux "Rundgang", des galeries d'art étaient invités, du coup les 3/4 des étudiants avaient l'espoir d'être repérés.

Il y a une multitude d'autres petits détails qui traduisent un système de fonctionnement totalement différent, comme le téléphone dans les toutes les salles et la possibilité à n'importe quel étudiant d'appeler pour demander un service... (étonnant, l'étudiant est comme un petit prince)

Là-bas, je n'ai rien appris, enfin je n'ai rien appris de concret, mises à part la langue allemande et la fabrique de vitrines en verre. Je ne partais pas pour apprendre une technique particulière. Mais j'ai énormément [dé-couvert] une multitudes d'infimes choses (peut être de l'ordre de l'infra-mince Xx). Ce fut une liberté, une autonomie, d'exotisme... et une sorte de [r-éveil].

Qu'est ce que c'est?
Une exposition du travail des étudiants (sauf 1ère année) qui se déroule au sein même de l'école et rameute [à mon grand étonnement] beaucoup de visiteurs et y compris des galeries d'art.

Comment est il mis en place?
On en parle depuis le début d'année scolaire pendant les kolloqiums ( déroulement, fonctionnement, mise en place, travaux exposés, lieux d'accrochages,...).
Une fois  toute les questions résolues (comme par exemple, le déplacement des cloisons mobiles), on vide l'école que l'on repeint ensuite du sol au plafond.

Le moindre espace de l'école est investi : salles de cours, couloirs, hall d'accueil, espaces verts...

[sachant que je ne peux pas vous dire plus de détails à ce sujet étant donné que je ne comprenais pas grand chose lors des colloquiums]

Quand a (eu) t-il lieu?
A la fin du semestre d'hivers. Pour l'année 2007/2008, cela s'est déroulé du 31.01.08 au 3.02.08 (accompagné d'une grande fête le soir du vernissage)  [ :o) ]

Voici donc quelques images :

salle d'exposition et d'examen

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Une partie des classes de peinture (ci-dessus).

Et ici ce sont les classes de sculpture.

[bien sur ce n'est pas par ce que l'on est dans une classe de sculpture ou peinture que l'on est obligé de faire de la sculpture]

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classe Guillaume Bjil

Classe Guillaume Bjil (suite)

Classe Guillaume Bjil (mon travail)  

Entrée principale du bâtiment principal

(salles d'exposition et d'examen, salles de classe, ateliers multimédia, photo, vidéo, administration, café,... [sachant qu'il y a 35% d'oubli de ma part, l'école était gigantesque!]

Suite du bâtiment principal et salles de classe

Ateliers techniques

(céramique, entoilage, gravure, plastique et moulage, métal, bois... verre, béton...)
  (les techniques les plus inimaginables étaient possibles)

http://www.kunstakademie-muenster.de/

OÙ ?    

Münster (Westphalie)

QUAND ?

31/09/07 - 31/02/08 (un semestre)

POURQUOI ?  

Nouvelle expérience artistique et personnelle

Art allemand : Bauhaus, les conceptuels, les Becher, Joseph Beuys...

L’industrie 

QUOI ? 

- Cours de langue intensif 15 jours + 8 heures hebdomadaires durant le semestre

[précision: avant de partir je savais juste dire bonjour, merci et s'il vous plais]

- Accueil  et insertion dans l’école d’art de la ville (Kunstakademie) - Classe Guillaume Bjil

Toutes les semaines : "Kolloqium "= rendez-vous collectif (et/ou individuel) avec l’artiste/intervenant,Guillaume Bjil,  dont le thème abordé était principalement le "Rundgang" (= exposition fin janvier de toute l’école au sein de l’école) + deux exposés d’étudiants sur un artiste de leur choix. 

      + Possibilité de suivre des cours théoriques en amphithéâtre.

      + Accès aux ateliers techniques (céramique, métal, plastique et moulage, bois, gravure…)